mercredi 20 janvier 2010

CONVICTIONS

Je ne sais pas, je ne sais plus... La colère me gagne devant nos intentions velléitaires... je suis coupable comme beaucoup d'entre nous. Mais bon sang s'il y a bien une chose pour laquelle il faut se battre, être honnête, sincère, une chose qui devrait balayer notre orgueil, nos doutes, nos peurs... c'est l'amour. On en veut tous, on en manque tous, on le cherche, on l'espère... mais pauvres de nous on le maltraite, on le bâcle, on l'ignore une fois qu'il s'offre à nous. Impardonnables, nous le serons si nous n'y changeons rien.

Bien sûr tu essaieras

Comme d’autres l’ont fait avant toi

De lui montrer la voie

Qui mène à ce que tu crois

Tu t’entendras répondre à ces foutues questions

Qui t’ont laissé souvent dans l’interrogation

Tu lui expliqueras à renfort de dictons

Qu’il suffit de vouloir, d’y croire pour de bon

Et pourtant….

Tu ne lui diras pas tes rendez-vous manqués

Avec tes convictions si bien ancrées

Toutes ces belles évidences qui te faisaient bondir

Et qui passé le temps, ont dû s’évanouir

Tu ne lui confieras pas

Ce que tu n’as pas aimé voir

Que tu as laissé faire parfois

En détournant le regard

Pas plus que ce que tu as pu entendre

De faux de moche, de pire

Et que t’as laissé se répandre

Sans même le contredire

Tu te feras l’écho

De toutes ces intentions

Qui flottent dans les airs

Et perdent leur raison

Bien trop belles et sincères

Pour pouvoir toucher terre

Elles sont restées derrière

Recouvertes de poussière

Tu ne lui diras pas tes rendez-vous manqués

Avec tes convictions si bien ancrées

Toutes ces belles évidences qui te faisaient bondir

Et qui passé le temps, ont dû s’évanouir

COUPABLES

Victimes ou coupables

On est tous un peu responsables

De ce que l’on dénonce

Sans chercher de réponse

Facile de lyncher

A tour de bras de condamner

Notre belle ignorance

Nous sert bien souvent de défense

On crie on s’insurge

On manifeste et on conteste

On se prend pour des juges

On en oublie le reste

Nos actes manqués

Nos promesses laissées de côté

Toutes ces belles paroles

Restées figées en plein vol

On refait le monde

Plus beau, plus juste, moins agressif

Une belle table ronde

Sur de faux motifs peu réalistes

Puisque ne penser qu’à soi

Ça ne se dit pas, ça ne se fait pas

On scande le partage

Pourvu qu’on fasse partie du voyage

On crie on s’insurge

On manifeste et on conteste

On se prend pour des juges

On en oublie le reste

Nos actes manqués

Nos promesses laissées de côté

Toutes ces belles paroles

Restées figées en plein vol

Constat d’insatisfaits

Chargés de manque, d’insuffisance

Qui pour s’expliquer

Evoquent souvent un manque de chance

On parle d’idéal

De vie conjuguée au plus que parfait

Notre quête du Graal

Réussir enfin, à ne plus échouer

vendredi 15 janvier 2010

FIN DE L'INNOCENCE

Ceux qui liront mon blog se diront très certainement : "elle respire pas la joie cette fille là". Ils auront raison. Il m'est impossible de nier, d'ignorer ou de balayer, ce qui me touche, me boulverse, me chamboule, me déglingue... dans le but de me préserver. Trop fragile, me direz-vous ! Bien sûr que non, juste ce que j'estime la normalité absolue. Nous autres les humains sommes faits de chair et de sang mais aussi d'émotion, de sensibilité, de réflexion. Nous sommes tour à tour les témoins, les acteurs de la vie, de nos vies, nous sommes la mémoire des évènements qui renversent une société, une nation, un monde. Rester dans l'ignorance parce que c'est plus simple, commode et surtout plus confortable est condamnable. Je ne prétends pas faillir à ce que j'estime être plus qu'un devoir mais je retarde parfois, juste quelques instants, le choc effroyable que je vais subir. L'évidence est imparable, il m'est Impossible, totalement impossible de faire comme si je ne savais pas. oh oui ça fait mal, ça perturbe à jamais sa vision des Hommes, de l'humanité. Nous voilà devant la potentialité toujours imminente de la cruauté de nos semblables ; et peut-être même de la nôtre. Cette barbarie qui nous cognera en pleine face et nous laissera à genoux. Si elle a surgi, elle pourra ressurgir. Alors pour ne pas à avoir à se relever cabossé, efforçons nous de lutter pour retrouver ce que nous n'aurions jamais dû perdre...notre regard sur le monde.

Mémoire : Etrange activité qui permet d’emmagasiner, de conserver et de restituer des informations. Esprit : siège de souvenirs. Qu’en est-il du mien ? Ma mémoire défaille parfois, les souvenirs se mélangent, les dates se perdent. Mes souvenirs sont-ils réellement les miens ou seulement la représentation que j’en fais ? Ma mémoire n’est-elle pas fabriquée ou influencée par des supports photographiques, des bribes de conversations que j’ai enregistrées au fil du temps ? Sûrement, mais une chose est sûre, je me rappellerai toujours ce jour là. Cette émotion fut mienne, je ne peux l’avoir inventée, je l’ai vécue.

Je devais avoir une dizaine d’années. Ma vie de petite fille se résumait à l’amour que je portais à mes parents, selon moi, les plus beaux et intelligents de toute la terre et à mes activités d’enfant. L ‘école était une seconde maison où l’autorité parentale était supplantée par des institutrices souvent antipathiques et froides. Sage et obéissante, je me contentais de recevoir le savoir qu’elles m’offraient sans analyser ce qui m’était dit. Vierge de connaissance, ma naïveté m’entraînait vers une totale crédulité. Dépourvue d’expérience critique j’ingurgitais tout sans scepticisme.

Dans mon cocon familial, chaque soir après le dîner, j’étais invitée à rejoindre ma chambre pour une petite lecture avant de m’endormir. Regarder la télévision n’était pas autorisé, à l’exception des veilles de week-end et seulement si le programme le permettait. Ce dimanche là, rien ne supposait qu’il me soit possible d’enfreindre la loi si ce n’est le départ inattendu de mes parents pour une soirée professionnelle. Ayant reçu les dernières recommandations sur la conduite à tenir en leur absence, je promettais du fond de mon lit à papa et maman de vite m’endormir. La porte d’entrée s’était refermée doucement et j’avais écouté scrupuleusement le cliquetis de la clé dans la serrure, témoignant de leur réel départ. Quelques secondes d’attente me furent nécessaires pour ôter tout risque de retour inopiné. Je me levais, non sans crainte de trahir la confiance de mes géniteurs, mais poussée par une irrésistible tentation de transgresser les ordres. Je m’approchais de cette boîte à images, enclenchais le bouton et me tenais prête pour absorber ce qui défilerait sous mes yeux.

Je regarde … ignore ce dont il s’agit. Ce n’est ni un film, ni une émission récréative… rien d’habituel. Pas de couleur mais des images en noir et blanc qui ne me plaisent pas. Tous ces gens aux pas saccadés foulant le sol au rythme d’une musique lente et pénétrante, m’angoissent. Le paysage austère m’oppresse… Aucun commentaire n’éclaire mon ignorance, pas de dialogue non plus. Soudain, les notes musicales cessent et font place à un crissement infernal de roues en acier, pour ces trains qui n’ont pas l’allure de ceux que j’ai pris pour aller en vacances. Des hommes, des femmes, des enfants inondent l’écran, des uniformes s’imposent. De ce bruit insupportable jaillissent des barbelés et des baraquements. Mais quel est donc ce lieu si froid et terrifiant où sont amassés contraints et forcés ces mamans et papas d’un autre monde, ces enfants qui n’ont pas la même chance que moi ? Toujours nul commentaire mais des visages apeurés, des bouches tremblantes laissant supposer des cris et des pleurs perceptibles bien qu’inaudibles… puis d’autres gens aux visages creusés, tous habillés d’un même pyjama. Ils ne sont pourtant pas chez eux … Non ! ils sont en prison ! Pourquoi ? Qui sont-ils ? Pourquoi ces petits garçons et ces petites filles ? Pourquoi sont-ils punis ? Je suis terrifiée, mon cœur s’emballe. Ces regards effrayés et perdus, cette maigreur me consternent. Je ferme les yeux de peur ; les ouvre devant l’horreur. Des fosses remplies de cadavres nus. Je suis anéantie… Puis soudain, un mot s’inscrit : SHOAH. J’éteins au plus vite ce téléviseur de malheur, je veux oublier. Je retourne dans ma chambre pour m’enfouir sous les draps, je veux perdre la mémoire, ne jamais me souvenir et pourtant… il me faut savoir. Je m’empare du dictionnaire, cherche le mot… S.H.O.A.H. Mes yeux se troublent devant sa définition. ANEANTISSEMENT, GENOCIDE, EXTERMINATION de millions de juifs par les nazis durant la seconde guerre mondiale. Je hurle mon horreur. Je prends conscience de la véracité de ce que j’ai vu et entendu. Je viens de comprendre que l’homme est capable du pire. Je sais, et c’est la première fois de mon existence, qu’il peut tuer, massacrer son prochain… que sa folie n’a pas de limite, qu’au nom d’une idéologie, il peut rassembler les foules pour mieux les désunir. Mon petit paradis s’effondre, la vie c’est donc aussi cela. Je voudrais m’endormir et effacer de ma tête ses images d’horreur, je voudrais ne pas y croire mais ma mémoire jure de ne jamais oublier.

jeudi 14 janvier 2010

DEPENDANCE

Je ne savais pas vivre pour quelqu’un d’autre que moi

M’abandonner, me plier à sa volonté

Sans résistance oublier ce qu’étaient mes choix

Et me laisser descendre jusqu’à en perdre pieds

Je ne savais pas qu’il existait cet amour là

Qui rend docile les plus forts, les indestructibles

Vous éblouit à ne pouvoir avancer d’un pas

Puisque sans lui, rien ne vous est désormais possible

Après…il faut laisser passer les jours

Apprécier les distances

Croire encore à l’amour

Réapprendre la confiance

Ce sentiment, tant qu’il ne m’avait pas touchée

Je ne pouvais pas, ne serait-ce qu’imaginer

La dépendance dans laquelle j’allais me plonger

Les liens auxquels j’allais peu à peu m’enchaîner

Je ne savais pas, les raisons qui poussent à vivre ça

J’ignorais la peur de ne plus être aimée

Ne connaissais pas les « ne me quitte pas » suppliés

Les « c’est fini » ça ne se pouvait pas

Mais ce que j'ignorais plus que ça

C'est que vivre dans l’appartenance

C’est naviguer si loin de soi, à la dérive

C’est un voyage au pays de l’errance

C’est se perdre, se laisser mourir

Après…il faut laisser passer les jours

Apprécier les distances

Croire encore à l’amour

Réapprendre la confiance

ça fait mal

Non je n'ai jamais eu la prétention de le sauver, ni même de le vouloir, je ne sais que trop bien que personne ne sauve personne. Je voulais juste lui apporter mon regard, celui que je posais honnêtement et sans complaisance sur la personne qu'il était. Personne ne s'aime réellement, mais lui ça dépassait l'entendement. Enfin je pense qu'il savait qu'il était quelqu'un de bien mais les regards qu'il a dû croiser remplis de jugements plus destructeurs les uns que les autres lui ont interdit de se considérer...si bien que parfois lorsque l'estime qu'il avait de lui devenait confortable, l'instant d'après il détruisait ce sentiment louable et légitime comme une incapacité à accepter l'inverse de ce que les saccageurs avaient gravé dans tout son être. Et moi pauvre imbécile prétentieuse, dénuée de toute humilité, j'ai cru que l'amour immense que je lui portais, que mes yeux chargés d'admiration par ce qu'il dégageait de bon et de sincère allaient le convaincre qu'il pouvait être fier de lui... Mais on ne se déprend pas si aisément de ce(ux) qui nous a(ont) fait... Plus sincère que cet amour que j'ai pu éprouver, je doute d'en revivre un. Aimer est plus fort que d'être aimé...oui mais pourtant trop de souffrance ressentie à ne pas avoir réussi à le persuader de mon amour m'a conduit à l'évidence insupportable qu'il ne m'aimait pas. J'ai mal à un point indescriptible, j'ai mal dans mon coeur et dans mon corps... j'ai mal physiquement. Mon coeur se brise, je ressens les morceaux se détacher un par un. L'espace devient de plus en plus grand et je respire de moins en moins bien... Pardon d'avoir échoué.

vendredi 8 janvier 2010

ERUDIT

Ce texte m'a été inspiré par un moment de vie désagréable. Ne vous est-il pas arrivé de croiser dans une soirée, au boulot, bref quelque part (de toute façon, ils sont partout), ce genre de personne dont je vais faire référence dans l'écrit qui va suivre ? Ce genre de personne qui sait tout, à tout vu, tout fait.... On les appelle des omniscients. Qu'ils se contentent d'étaler leur science comme on étale de la confiture..Soit... Mais qu'ils soient méprisants et dédaigneux envers ceux qui en savent moins... ça m'horripile.....et VOUS ?

J’ai compris dès l’enfance,

Sur les bancs de l’école

Le pouvoir de la connaissance

Très vite, j’ai monopolisé la parole

Je voulais me donner de l’importance

Déterminé à tout connaître

J’ai avalé de la culture

Bouffé du savoir au kilomètre

Comme d’autres ingèrent la nourriture

Maintenant dans toutes les conférences, je brille

Devant l’assemblée, j’étale ma science

Pas de public qui ne devine

Chez moi, la moindre ignorance

Une tête bien pleine, à l’évidence

Fort et fier de mes acquis

Convaincu de mon omniscience

Je n’éprouve pour l’autre que du mépris

Mes cartes en mains, je cherche dans la foule

La prochaine victime de ma ruse

A qui, en grand maître, je déboule

Cet atout dont j’use et j’abuse

Je suis celui qui en impose

Qui a tout vu, a tout connu

Bien malheureux celui qui ose

Devant moi dire qu’il en sait plus

Une tête bien pleine, à l’évidence

Fort et fier de mes acquis

Convaincu de mon omniscience

Je n’éprouve pour l’autre que du mépris

En quelqu’endroit où je me trouve

Je sème ou bien je distille

L’étendue de mon savoir, et savoure

L’effet qu’il a sur elle ou il

J’assène mon immense culture

A ceux qui ne savent pas

Le partage n’est pas ma nature

Les incultes sont ma proie

jeudi 7 janvier 2010

REPRENDRE MON SOUFFLE

Les pieds rivés aux « start in block »

Aller plus vite obstinément

La belle dérive de notre époque

Tout faire pour gagner sur le temps

Comment pouvoir le devancer

L’empêcher de foutre le camp

Ne plus jamais sous notre nez

Le voir filer impunément

On arrive bien à conserver

Les heures et minutes du passé

On finira bien par figer

L’instant T,

Moi, je veux juste reprendre mon souffle

Juste m’arrêter un instant

La mort est au bout de ma course

Elle est tout près, je suis dedans

Toi, tu appelles cela le progrès

Tous ces moyens qu’on nous invente

Pour mieux parler, communiquer

Faire que l’on soit plus vite ensemble

Tu finis par croire à t’y méprendre

Que plus jamais on ne va se quitter

Que l’illusion d’être toujours ensemble

Sera demain réalité

Mais à vouloir tout maîtriser

Tu finiras bien à la longue

Par oublier d’exister

Par te perdre en fin de compte

Moi, je veux juste reprendre mon souffle

Juste m’arrêter un instant

La mort est au bout de ma course

Elle est tout près, je suis dedans

Et si tout n’était qu’évasion

Un moyen de nier l’évidence

Combler tous ces manques profonds

Qui flinguent notre pauvre existence

Moi, je veux juste reprendre mon souffle

Juste m’arrêter un instant

La mort est au bout de ma course

Elle est tout près, je suis dedans

Bienvenue à toutes et à tous

Voilà je me lance,
exutoire ou photographie de moments de vie vécus ou à vivre voire imaginaires... je tape sur le clavier ce que m'inspire la vie, surprise, déconvenue, émotion...bref tant que j'écris, je vis...et puis rien de tel que le mot, le verbe pour endosser à l'infini l'habit d'un ou d'une autre...
Pour une fois qu'on nous donne l'opportunité de dire ce que l'on pense sans autorisation préalable, alors pourquoi se priver...
P.S. Tous les écrits sont sous forme de poème ou chanson, si preneur il y a pour mettre en musique mon blabla alors heureuse je serais